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Publié par Chroniques de Noël N. Ngabissio (Mediatop1)

 

Le Président sénégalais Macky Sall, un des rares leaders africains à ne pas s'incruster au pouvoir en tripatouillant la Constitution

L'Afrique entière lui tire le chapeau et honore Macky Sall, le chef de l'Etat sénégalais. Qui a décidé, voici six mois, de respecter scrupuleusement la Constitution sur laquelle il a juré voici 10 ans et de quitter le pouvoir après deux mandats consécutifs, sans quémander un troisième quinquennat. Ceci est exemplaire.

Pour lui, le but est de consolider, une fois de plus cette vraie démocratie naissante. Comme l'ont fait ses prédécesseurs Léopold Senghor, Abdou Diouf qui a "reçu" le pouvoir des mains de celui-ci en janvier 1981 et a accepté sa défaite aux présidentielles en 2000, sans chercher à voler les élections; enfin Abdoulaye Wade, qui lui aussi, s'est contenté de deux mandats, du 01 avril 2000 au 02 avril 2012.

Une jeune Démocratie, bien vivante, voire turbulente,
mais qui croit en son avenir...

Certes, tout ne s'est déroulé de lanière toujours apaisé. Sous Senghor comme sous Abdou Diouf, sous Abdoulaye Wade comme sous Macky Sall, les choses ont parfois tourné au drame, avec interventions policières musclées et morts d'hommes. Mais, à la fin, tout le monde a voulu sauver l'essentiel, la liberté, le dialogue, la démocratie.

Depuis un peu plus de six mois, les hostilités ont commencé et s'étaient cristallisées sur le départ ou non du Président sortant. L' opposition, assez divisée tenait à empêcher toute velléité de modification constitutionnelle pouvant permettre un troisième mandat au Président Macky Sall. Donc tout le monde criait au loup. Très fort. Une véritable hystérie s'était emparé des mouvements de l'opposition, excitée de façon impétueuse par l'agitateur-manipulateur hors pair Ahmadou Sonko, maire de Ziguinchor en Casamance qui s'angoissait de ne pouvoir se présenter aux présidentielles... Pour désamorcer, voire arrêter ... ce délire collectif, le Président de la République annonçait le 03 juillet qu'il n'a jamais été question pour lui d'un troisième mandat et que les présidentielles auront bien lieu, sans lui, aux dates prévues. Devant la mobilisation et l'agitation de rue qui a continué, le Président a pensé, le 3 février 2024 devoir reporter la date prévue du 25 février vu que la rue très agitée ne semblait pas prête pour un scrutin apaisé. Mal lui en a pris. Le mouvement contestataire a repris de plus belle, accusant Macky Sall de vouloir prolonger illégalement et indéfiniment (?) son mandat qui termine le 02 avril 2024. Le report envisagé sera annulé par le Conseil constitutionnel. Finalement, l'Institution et le Président trouveront un accord sur la date du 24 mars pour le premier tour des Présidentielles. 

Après ces nombreuses mini-crises et de multiples soubresauts les élections présidentielles sénégalaises se tiennent donc ce 24 mars 2024 pour le premier tour.

Malgré les perturbations de dernière minute qui attestent de sa vitalité, la démocratie sénégalaise sort une fois de plus renforcée de cette épisode quelque peu agité. Macky Sall aurait pu tripatouiller la constitution pour continuer à régner comme l'ont fait et le font (encore) les Présidents de pays voisins : Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire, Alpha Condé en Guinée (sorti par un coup d'état), Faure Gnassingbé au Togo, ... et plusieurs autres chefs d'Etat en Afrique Centrale et orientale : Paul Biya au Cameroun depuis 1982, Faustin Archange Touadera en Centrafrique, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo en Guinée Equatoriale depuis 1979 et autres Paul Kagamé au Rwanda, Yoweri Kabuga, dit "Museveni" ("de la 7eme... Cie"), en Ouganda depuis 1986, etc...

Les Turpitudes de Sonko, l'agitateur hors pair

On dit que "nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes pour ..." Mais le célèbre opposant et agitateur Ousmane Sonko, ancien candidat à l'élection  présidentielle de 2019 dont il sortit 3eme, n'a pas pu se présenter à cette nouvelle échéance, à cause de ses propres turpitudes. Il avait été condamné en appel au mois de mai 2023 pour diffamation et injures à l'égard du Ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang ... à six mois de prison avec sursis et 200 millions de francs Cfa (305 000 euros) d'amende. Malgré la loi d'amnistie prise par le gouvernement et adoptée par le Parlement le 06 mars 2024.

Voilà un leader d'opinion, agitateur patenté, Maire d'une grande ville du pays comme Ziguinchor, qui aura passé sa vie à crier au loup, à se victimiser. Une jeune masseuse avait porté plainte contre lui pour abus sexuel, il hurle au complot politique du Régime pour l'éliminer de la compétition présidentielle à venir en 2024. Pour ne pas se présenter au Tribunal, il organise une "Caravane de la Liberté", longue marche de 500 km de Ziguinchor à Dakar, qui sera ponctuée de manifestations et d'accidents mortels et affrontements avec les forces de l'ordre. Bilan, plusieurs morts. Le complot politique fait pschitt et la Justice l'acquitte pour l'accusation de viol. Alors où est la manoeuvre pour l'éliminer du scrutin ? Qu'à cela ne tienne. Il va trouver tout seul comme un grand le moyen de se faire condamner par la Justice en diffamant un Ministre. Il va s'en tirer avec deux ans de prison ferme et sera enfermé... jusqu'à la Loi d'amnistie qui le fait libérer le 14 mars dernier. Mais sa candidature n'aura pas été retenue par la Cour ... Point trop n'en faut. L'agitateur aura ainsi raté le coche. Dans une autre procédure, M. Sonko avait été déclaré coupable le 1er juin 2023 de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. L'opposant ne s'était pas présenté au procès et avait été condamné par contumace. Il était en prison  depuis fin de juillet 2023 sous d'autres chefs d'inculpation, notamment appel à l'insurrection. Il avait dénoncé toutes ces affaires comme des "complots" du gouvernement visant à l'exclure de l'élection présidentielle de 2024. Sorti également de prison grâce à la Loi d'amnistie, le poulain de Sonko, Bassirou Diomaye Faye, sera le candidat de son parti d'opposition Pastef, dissous. En mars 2021 Sonko avait déclenché plusieurs jours d'émeute dont le bilan fut de 12 morts... (Suite).

Aux présidentielles, un total de 7 millions d'électeurs et 17 candidats en lice (les 18 et 19eme - sur 200 dossiers - ayant déclaré forfait).

L'ex-Premier Ministre Amadou Ba, est le candidat de la Majorité présidentielle conduite par l'Alliance pour la République. Il a dû céder sa place, durant la campagne à Sidiki KABA. Ce brillant technocrate, quoique peu connu, est considéré comme celui qui peut battre le candidat par défaut de l'opposition la plus dure, le poulain de Sonko, appelé Bassirou Domaye FAYE.

Ci-dessous, le dauphin de Macky SALL, Amadou BA, ancien Premier Ministre. Candidat de la Majorité présidentielle, il conserve toutes ses chances face à l'opposant Bassirou Domaye FAYE, (poulain d'Ousmane Sonko qui n'a pu se présenter à cause de ses nombreuses turpitudes) 

Amadou BA est né le 17 mai 1961 à Dakar. Ce technocrate bon teint, sorti de l'Ecole d'Administration de Dakar, a occupé plusieurs postes ministériels sous le Président Macky Sall. D'abord à l'Economie et aux Finances de 2013 à 2019 où son bilan fut jugé excellent, dit-on.
Il vient ensuite aux affaires Etrangères de 2019 à 2020. Après un an hors du gouvernement où il s'est occupé du parti présidentiel l'Alliance pour la République, il revient aux affaires comme Premier Ministre de 2022 à février 2024. Selon les sondages, il pourrait venir en tête.
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Rédigé par Noël NGABISSIO,
Directeur de la Rédaction
Envoyé spécial à Dakar
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