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Publié par Chroniques de Noël N. Ngabissio (Mediatop1)

Les sanctions n'agissent pas comme des missiles. Qui explosent un bateau-amiral russe en Mer Noire ou mettent en miettes une école et creusent d'énormes cratères dans le sol. Ou déciment une vingtaine de personnes  - femmes et enfants compris - en quelques secondes.

Les sanctions agissent lentement, infusent comme un poison qui, une fois introduit dans le corps va peu à peu, insidieusement, attaquer, grignoter, ronger de l'intérieur. Comme les métastases ... du cancer qui prennent le temps d'agir. A moyen terme ou à long terme...

Vladimir Vladimirovitch POUTINE :
"Même as mal ... avec vos sanctions occidentales"

Il y  en a, parmi les amis de Poutine en Occident - en France, tels l'éternelle Marine Le Pen d'Extrême Droite à qui les banques russes prêtent de l'argent ... pour ses campagnes électorales ou l'imprécateur patenté d'Extrême Gauche Jean-Luc Mélenchon qui avait déclaré pompeusement qu'il faut un Poutine pour la France, ou encore l'inénarrable Eric Zemmour, chroniqueur patenté de la TV CNews (de Vincent Bolloré), futur président de la France dans ses rêves, mais qui semble avoir coulé corps et biens dans la dernière campagne électorale présidentielle - qui vocifèrent qu'il faut supprimer les sanctions contre la Russie. Elles ne serviraient à rien et frapperaient plutôt les pays occidentaux par un effet boomerang, causant l'inflation et pénurie d'énergie. Selon eux, ces sanctions n'entament en rien l'économie de la Fédération de Russie... ni le moral du grand leader Vladimir Poutine.

Quelle analyse vide ! Presque idiote...

Il est certain que Vladimir Vladimirovitch Poutine ne va pas crier haut et fort ses problèmes sur les toits ! Il n'a aucun intérêt à parler du choc des sanctions dont son pays, agresseur et envahisseur de l'Ukraine, est la cible. Au contraire. Il doit fanfaronner : "même pas mal, j'ai du gaz à revendre"...

La réalité est tout à fait différente, même si les sanctions ne tuent pas comme une bombe anti-moustiques que l'on pulvérise. Le poison s'infiltre insidieusement dans l'économie russe.

D'abord, de nombreuses entreprises occidentales, plus d'un millier, dans des secteurs divers, ont fermé leurs portes en Russie. Et fermer les portes, veut aussi dire, partir avec leurs technologies et leurs techniciens ! Cela fait mal forcément au pays de Poutine quoiqu'il dise. La production s'en ressent. L'industrie russe est en panne aujourd'hui, huit mois après la sinistre invasion de l'Ukraine. En particulier l'industrie de l'Armement (guidage des missiles) qui a besoin de composants électroniques et semi-conducteurs, aujourd'hui introuvables à Moscou. 

Prenons le secteur Aéronautique. La Russie ne pouvant plus importer de pièces détachées pour ses avions civils et militaires, elle est en pénurie. Conséquence, elle pratique le cannibalisme des avions. C'est-à-dire qu'une partie de la flotte est sacrifiée, démontée pour fournir des pièces de rechange à l'autre partie. Dès lors, plus la guerre dure, plus le nombre d'avions disponibles diminue forcément. Même schéma pour les tanks, etc. L'industrie d'armements russe est affaiblie, quoiqu'on dise.

Le même schéma revient dans l'Automobile. Après le départ de Renault (500 000 véhicules vendus en Russie l'année dernière) qui cornaquait le groupe russe Autovaz (Lada), 95% du secteur a sombré : plus de voitures (gamme moyenne et autres) à vendre, plus de pièces détachées non plus. Retour aux vieilles technologies des véhicules Lada des années 80 ! Voitures sans ABS, sans régulateur de vitesses, etc. Alors que la population russe qui peu à peu s'embourgeoisait aspire à rouler en 4x4 BMW ou en berlines Mercedes allemandes ou au pire en berlines occidentales et japonaises ou coréennes (du Sud) à régulateur de vitesse, etc. Il est vrai que tout le monde n'est pas oligarque en Russie pour s'acheter des demeures sur la Côte d'Azur française. Mais il y a émergence d'une classe moyenne qui aspire au confort à l'occidentale, à manger dans les Mac Do, à voyager en Occident, etc. Comme le faisait feu Mickhail Gorbatchev, dernier Président de cette Union soviétique dont Poutine est nostalgique de la "Grandeur".

L'Usine Renault de Togliatti(grad), avant sa fermeture en 2022

Le départ de nombreuses sociétés occidentales a créé un grand vide dont Poutine fait semblant d'ignorer les effets quand il ne les masque pas tout simplement. De nombreux ouvriers et travailleurs sont sur le carreau : le chômage est bien présent en plus de la fuite des technologies et des savoirs-faire, de la pénurie grave de semi-conducteurs et composants (dont Taïwan est le principal producteur au monde et dont l'impact sur les technologies russes - comme dans la fabrication des missiles ...-  est primordial. 

Que dire de la pénurie des produits de consommation courante importés de l'Occident : parfums, produits esthétiques, alimentation, etc. Mais aussi produits indispensables tels que les médicaments.

Au niveau financier et monétaire, il y a eu la sortie forcée de la Russie du système international de transaction financière Swift. Nous verrons plus loin les effets de cette exclusion. En attendant on constate que le pays manque cruellement de devises telles que les Euros et les dollars. On sait que ses réserves et placements dans les banques et institutions occidentales ont été gelés ou bloqués. Cela représente beaucoup de dizaines de milliards de dollars dont ce pays ex-soviétique ne peut pas disposer. Certes avec les ventes russes de gaz à la Chine et à l'Inde principalement (à des prix beaucoup plus bas que ceux pratiqués vis-à-vis de l'Allemagne ou de la France...) et aux pays satellites de la Russie, le rouble s'est considérablement apprécié. Aujourd'hui 1,71 dollars sont échangés pour 100 roubles, contre beaucoup moins de dollars au début de la guerre en Ukraine... Mais cela rend d'autant plus chers les produits russes que sa monnaie est surévaluée. Donc le pays devient peu concurrentiel par rapport à l'Occident, même s'il a des marchés captifs dans certaines régions du monde (les armes vendues dans les pays africains et les pays satellites de l'Est comme l'Inde, etc). Pire le taux d'inflation intérieur frise les 50%. Le pain, le beurre, la nourriture en un mot deviennent de plus en plus chers en Russie. 

... Les pénuries ont commencé. Dans cette supérette de Moscou,
on voit des étagères vides, pas de produits de première nécessité.

 

Parlons des problèmes financiers : la sortie du Swift. Société de belge née en 1973 la Swift (Society for worldwide interbank financial telecommuncation) est une plateforme de messagerie financière qui a pour fonction de sécuriser et accélérer les virements bancaires internationaux. Elle ne fait pas de transactions financières directement ni des transferts d'argent. Son rôle est de mettre en contact deux entreprises éloignées via des virements par leurs banques. Exemple : la Société française Merveil veut virer à son fournisseur australien Wakana la somme de 10 millions de dollars (uniquement en devises Dollars), elle donne l'ordre de virement Swift à sa banque Paribout à Paris. Swift va contacter la banque australienne Moneybank du fournisseur Wakana. L'opération se déroule en moins de 24 heures et est informatisée et très sécurisée. On appelle cela un virement Swift. De banque à banque uniquement.

Les entreprises et banques russes ayant été expulsées de la messagerie Swift, leurs opérations vont souffrir des longs délais, des retards et de l'insécurité. Parfois 72 à heures ou plus en virement Sepa, au lieu de 24 heures en virement Swift. Cela compte évidemment dans le monde des affaires.

Dans tous les cas les observateurs neutres notent que l'économie russe amorce une récession, doublée d'une inflation forte...

.......

                                                                                                Article rédigé par Martin Nguema Ndong

 

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